Sur le site du ministère de l'Intérieur, à la rubrique Communiqués, s'enchaînent les annonces et les réactions aux événements d'actualité. On y trouve, ces derniers jours, une déclaration sur la « Sécurisation des événements culturels et sportifs de l'été 2024 », pourtant, on a le temps de voir venir ; l'annonce des « lauréats du Prix de la laïcité de la République française 2022 » ou celle relative aux échanges entre « Paris et Berlin (…) sur le dialogue avec les acteurs du culte musulman ». Tout est annoncé et commenté, à l'exception d'une nouvelle majeure, pourtant rendue publique le 16 décembre dernier : la « fin de l'exclusion systématique des personnes vivant avec le VIH de la Police nationale ». Ce n'est pas rien ! Pourtant, rien sur le site ministériel, quasiment pas davantage sur les réseaux sociaux gouvernementaux, en dehors d'un tweet d'Isabelle Rome, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l'Égalité des chances. Cette belle avancée n'a pas eu les honneurs du compte officiel de Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur. Rien non plus sur le compte officiel du ministère ; pas mieux, sur le compte officiel du porte-parole du ministère. Rien non plus sur le compte officiel du président de la République. Alliance, le principal syndicat de la police, a également raté l'info. Le syndicat Alternative Police (CFDT) n'a pas fait mieux, pas plus que l'UNSA Police, qui a pourtant une rubrique sur les infos importantes du Web. Ces derniers jours, il n'a retenu, comme fait majeur, que l'interpellation d'un « individu (…) après des allers-retours suspects devant un commissariat de Lille » ! Question de priorité, probablement.
Ce « non » traitement par les premiers-ères concernés-es — du fait du choix de celles et ceux qui les dirigent ou qui les défendent — interroge et crée un certain malaise. Cela donne le sentiment d'une décision dont les pouvoirs publics ne sembleraient pas fiers, dont ils n'assumeraient pas la responsabilité. Un peu comme s'ils avaient le progrès honteux. Cela surprend d'autant que cette façon de rendre « invisible » une avancée majeure contraste avec le traitement large et bienveillant de cette information dans les autres médias. Comme, on pouvait s'y attendre la nouvelle a été saluée par les associations de lutte contre le sida et de défense des droits des LGBT+, dont certaines (Adheos, AIDES, ELCS, Familles LGBT, FLAG !, Mousse, Les Séropotes, Stop Homophobie) se sont mobilisées, depuis des années, pour que cesse la discrimination sérophobe à l'œuvre avec le référentiel Sigycop — AIDES a été interpellée, dès 2015, sur ce sujet, par une personne victime de ce système. Car il s'agit bien de cela : la fin d'un dispositif d'évaluation de l'aptitude physique des futurs-es policiers-ères, notoirement discriminant dans le champ du VIH.
[-]
Sur le site du ministère de l'Intérieur, à la rubrique Communiqués, s'enchaînent les annonces et les réactions aux événements d'actualité. On y trouve, ces derniers jours, une déclaration sur la « Sécurisation des événements culturels et sportifs de l'été 2024 », pourtant, on a le temps de voir venir ; l'annonce des « lauréats du Prix de la laïcité de la République française 2022 » ou celle relative aux échanges entre « Paris et Berlin (…) sur ...
[+]