Dans l'imaginaire collectif, les violences de genre – au même titre que la pauvreté – sont souvent considérées avec fatalisme. Phénomène social banalisé, elles renvoient à l'ordre « naturel » des choses, réduites au seul fait d'« hommes violents ». De la sorte, on oublie l'essentiel. Féminicides, viols, harcèlements ne résultent pas seulement de comportements isolés ou « déviants », ils témoignent de ressorts patriarcaux profonds et indiquent une même représentation de l'infériorité des femmes.
Ces agissements s'inscrivent dans un continuum de violences qui se déploie à toutes les étapes de la vie, dans les espaces privés ou publics et sous de multiples formes – physiques, symboliques, institutionnelles… –, afin de conforter l'emprise masculine.
La violence patriarcale a ses propres spécificités, mais pour l'aborder dans sa complexité, elle doit être articulée à d'autres structures de domination telles que le mode de production capitaliste – particulièrement abusif pour les femmes – et la matrice coloniale, qui exerce des effets concrets et durables sur les territoires et les corps – principalement ceux des travailleuses pauvres racisées.
Dans un climat délétère pour les droits des femmes – crise sanitaire et économique, campagnes antigenre, offensives réactionnaires –, un renouveau féministe s'est affirmé ces dernières années, à partir de l'Amérique latine, autour de l'enjeu central de la violence. Et s'est amplifié, en Asie et en Afrique, par son articulation avec d'autres luttes sociales et politiques.
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Dans l'imaginaire collectif, les violences de genre – au même titre que la pauvreté – sont souvent considérées avec fatalisme. Phénomène social banalisé, elles renvoient à l'ordre « naturel » des choses, réduites au seul fait d'« hommes violents ». De la sorte, on oublie l'essentiel. Féminicides, viols, harcèlements ne résultent pas seulement de comportements isolés ou « déviants », ils témoignent de ressorts patriarcaux profonds et indiquent ...
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