Comment expliquer que la violence contre les filles et les femmes perdure depuis des siècles ? Comment comprendre que, malgré des avancées législatives, des politiques publiques de prévention et des mouvements de mobilisation puissants et continus, la violence masculine tue encore massivement des femmes dans la sphère privée et publique ?
Marylène Lapalus, sociologue au Centre Max Weber de Lyon, tente de répondre à ces questions. Elle travaille sur la violence féminicide et sur l'impunité comme motif déterminant de la continuité de la violence masculine contre les femmes. Sa réflexion s'inscrit dans la lignée de plusieurs travaux scientifiques féministes qui soulignent la nécessité de penser le rôle des institutions dans l'exercice de la violence contre les femmes. Marylène Lapalus a identifié un continuum d'impunité qui soutient la violence masculine et qui envoie aux agresseurs le message que la violence dont ils sont auteurs est tolérée, voire encouragée par la société. Elle propose également, sur le modèle du violentomètre, de pouvoir mesurer, grâce à l'impunomètre, le degré d'impunité porté par nos actions individuelles, collectives et institutionnelles, d'identifier les attitudes « complices » qui alimentent et légitiment la violence masculine ou au contraire les bonnes pratiques en matière de prise en charge des victimes et des auteurs.
L'impunomètre est ainsi un outil destiné à la sensibilisation du grand public et à la formation des professionnels (éducation, santé, protection sociale, sécurité et justice). Il mobilise plusieurs concepts utiles pour déconstruire les comportements individuels et collectifs qui freinent l'avancée des droits des femmes et qui, s'ils sont correctement employés, contribuent à lutter contre l'impunité sociale et institutionnelle qui sous-tend la violence masculine. Douze concepts clés sont ainsi définis dans la notice « Les bons mots contre l'impunité ».
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Comment expliquer que la violence contre les filles et les femmes perdure depuis des siècles ? Comment comprendre que, malgré des avancées législatives, des politiques publiques de prévention et des mouvements de mobilisation puissants et continus, la violence masculine tue encore massivement des femmes dans la sphère privée et publique ?
Marylène Lapalus, sociologue au Centre Max Weber de Lyon, tente de répondre à ces questions. Elle travaille ...
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