Les « technologies de genre » conçues pour les femmes – la pilule contraceptive, le test de grossesse, l'échographie obstétricale et les plus récentes applications de suivi du cycle menstruel – ont contribué à l'émancipation des femmes en favorisant leur autodétermination reproductive et en les libérant des contraintes imposées par la nature. Mais ces dispositifs ont aussi eu des conséquences négatives : qu'il s'agisse des effets secondaires, encore peu connus, des hormones de synthèse, de la régulation forcée de la fertilité des exclues, de l'utilisation de l'échographie comme arme de propagande anti-avortement ou de la monétisation de données personnelles sensibles.
Chaque fois que la science s'est emparée du corps féminin, elle l'a réifié et neutralisé, le rendant parfois même invisible. Loin d'être de simples instruments, les outils fournis par les technologies de genre restent imprégnés de la culture patriarcale qui les a produits : derrière leurs promesses d'émancipation, ils cachent la capacité d'exercer un contrôle de plus en plus étendu sur le corps féminin. Laura Tripaldi, femme de science, journaliste et féministe, retrace l'histoire de ces innovations, analyse leurs aspects les plus controversés et nous invite à réfléchir à leur portée. Car pour enrayer le potentiel oppressif d'un processus technologique, il convient d'en étudier la profondeur historique et politique.
Laura Tripaldi est chercheure en sciences et journaliste. Elle est titulaire d'un doctorat en sciences et nanotechnologie des matériaux de l'université Milano-Bicocca.
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Les « technologies de genre » conçues pour les femmes – la pilule contraceptive, le test de grossesse, l'échographie obstétricale et les plus récentes applications de suivi du cycle menstruel – ont contribué à l'émancipation des femmes en favorisant leur autodétermination reproductive et en les libérant des contraintes imposées par la nature. Mais ces dispositifs ont aussi eu des conséquences négatives : qu'il s'agisse des effets secondaires, ...
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