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Le père aurait donc disparu. L'autorité qu'il incarnait, transmise et soutenue depuis toujours par l'organisation de la société et la religion s'est affaiblie, en même temps qu'apparaissait l'idée d'égalité entre les hommes. "En coupant la tête du roi, la révolution a décapité tous les pères de famille", affirme Balzac.
La figure du père vacille donc, il a perdu toute supérorité et semble s'être dilué dans une démocratie familiale où les mères peuvent aussi faire la loi, où les pères portent les bébés, cajolent, bercent et consolent, où tout se négocie , nouveau temps de coparentalité légale et d'un équitable partage des tâches idéalisées.
Alors que les vieux repères s'effilochent, que toute forme d'autorité est remise en cause, que chacun cherche sa place, c'est à l'enfant de convoquer en lui-même ces figures d'autorité, quand nous, adultes, ne saurions ou n'oserions plus le faire.
C'es tà lui de se construire une figure de père imaginaire, un avatar puissant, un genre de grand méchant loup, chargé d'interdire, de trancher, de contenir son désir qui s'exercerait aux dépens des autres.
Tout autour de lui, les adultes ne se sentent plus légitimes pour tenir ce rôle là, dans la cainte qu'ils ont de s'entendre dire : " T'es qui toi ? T'es pas mon père. " Des paroles lancées comme un appel à l'autorité, à celle de leur propre père, pour le réhabiliter et le réincrire à une place qui ne saurait plus à prendre.
Lourd fardeau.N'est-ce pas à nous, adultes, d'inventer de nouvelles figures paternelles, ni père fouettard, ni papa poule, ni expert, ni Superman, un père qui sache interdire mais pardonne aussi, protège, guide et autorise ?
Pour éviter que l'enfant aille puiser ailleurs d'autres modèles , tout prêts, puissants et parfois dangereux, cherchant toujours plus loin les limites, ces figures d'autorité qui lui manquent.[-]